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#1 – Nos premiers pas à Mada

Dernière mise à jour : 17 avr. 2020

Cher tous,

Retour sur notre première semaine à Madagascar, il y a près de deux mois maintenant.


Avant de commencer notre récit, petit rappel de ce que nous sommes venus faire ici :

Après nous être rencontrés sur des sujets d’entrepreneuriat social, nous avons décidé de nous engager ensemble dans un projet humanitaire. Nous souhaitions que ce projet se tourne vers Madagascar, notre pays de cœur, et le pays d’origine de Marc. Oui, car pour tous ceux qui l’ignoreraient, Ramanantsoa est un nom malgache et Marc, sous ses airs de blond, possède la double-nationalité.

Début 2018, nous avons ainsi rejoint l'équipe de bénévoles d'Ecoles du Monde, une ONG visant à sédentariser en brousse les populations rurales pauvres de Madagascar afin d’éviter le phénomène d’exode rural conduisant à l’explosion des bidonvilles.

Petit à petit, l’idée de venir s’engager ici sur le terrain nous est apparue comme une évidence et nous avons décidé de prendre une année sabbatique en 2020. Juste après notre mariage l’été dernier, nous avons mis à profit notre voyage de noces pour venir ici préparer notre année, rencontrer l’équipe locale et définir le rôle que nous occuperions.


Fraîchement mariés, nous voilà ravis, en vol pour Mada!


Nous avons profité de notre mois sur place pour découvrir l'école de Besely, les équipes locales et bien sûr, les enfants!


Nous en avons également profité pour découvrir la magnifique région et ses trésors!


***


Six mois plus tard, nous voilà donc de retour à Madagascar auprès d’Ecoles du Monde !


Après quelques rebondissements, Tiphaine ayant eu des soucis de visa, nous sommes arrivés mi-février à Antananarivo, Tana pour les intimes, la capitale politique et économique de Madagascar. Perchée entre 1 200 et 1 500 mètres d’altitude, elle est constituée d’une multitude de collines qui abritent entre 2 et 3 millions d’habitants.

Aussi attachante que dure, Tana est, à bien des égards, la ville des extrêmes. Si elle est le cœur économique du pays, représentant à elle-seule près de 50% du PIB national, elle compte parmi ses habitants, aux côtés des plus grandes fortunes malgaches, les populations les plus démunies. Au fil des quartiers se côtoient monuments d'un passé grandiose et bâtiments récents, marchés traditionnels et centres commerciaux, rizières et autoroute, grands hôtels internationaux et bicoques en tôle des bidonvilles….

Comme dans toutes les capitales des pays ‘sous-développés’, la pauvreté, l’insécurité et la pollution font ici des ravages. La pollution de l'air y est l'une des plus élevées au monde, avec une moyenne 3 fois supérieure aux valeurs recommandées par l’OMS et des pics réguliers 18 fois plus élevés que ces valeurs.

Malgré tout, Tana et son fourmillement incessant dégagent, au fil des ruelles tortueuses, une atmosphère et un charme attachants. Extraordinaire fourmillement de visages, de culture, de marchandises, de lieux de partage ; extraordinaire fourmillement de vie.

Une partie de la famille malgache de Marc vit dans cette immense capitale et nous a accueillis les bras ouverts, pour une semaine de rencontres et de découverte dans les dédales de Tana.

Nous avons été rejoints par Bernard, le père de Marc, grâce à qui nous avons pu rencontrer une grande figure de Madagascar, le Père Pedro.

Il est une immense source d’inspiration pour nous, par ses choix de vie et ses combats.


Pour ceux qui ne le connaissent pas, le Père Pedro est un prêtre argentin d’origine slovène. En 1975, il s’installe dans le Sud de Madagascar pour prendre la fonction de curé de paroisse. En 1989, il est envoyé à Tana, où il découvre la décharge d’Andralanitra : femmes, hommes et enfants fouillent à mains nues dans des montagnes de déchets afin de trouver quelques moyens de subsistance.

Révolté par cette misère, il passe six mois à essayer de convaincre ces familles de quitter la décharge pour créer ensemble un village. C’est ainsi que naît l’ONG Akamasoa, littéralement « les bons amis » : 70 familles s’installent sur une nouvelle terre, à 7 km de la ville. L’objectif d’Akamasoa est de redonner une dignité humaine à ces populations oubliées avec un unique leitmotiv : aider sans assister. Convaincu que la dignité est inséparable de trois ‘indispensables’ : un toit, un travail et une éducation, le Père Pedro fait construire des maisons pour et par les habitants, puis des écoles, des dispensaires, et différents lieux de travail (carrière, maçonnerie, menuiserie, agriculture, artisanat).


Aujourd’hui, après 30 ans de combat, l'ONG Akamasoa est venue en aide à 500 000 malgaches, 4 000 maisons ont été construites, 25 000 personnes habitent dans les différents villages et 14 000 enfants y sont scolarisés.


Le Père Pedro nous a accueillis dans cet havre de paix pour un déjeuner en toute simplicité en compagnie de membres de "l'Escadrille", de personnes de l'équipe d'Akamasoa et de Madame Sylla, Ambassadeur délégué de Madagascar auprès de l'UNESCO.

L'Escadrille est un groupe de personnels navigants d'Air France (pilotes, co-pilotes, hôtesses de l'air, stewards, etc.), qui, au cours de leurs fréquents aller-retours à Madagascar, ont découvert Akamasoa et ont décidé de soutenir l'ONG. Au fil des années, une belle amitié est née avec le Père Pedro à qui l'Escadrille a apporté un soutien sans faille.






Nous sommes ensuite partis pour une visite guidée du site d'Akamasoa, qui, après 30 ans de développement, s'étend aujourd'hui sur un très grand territoire, entre les habitations, les lieux de travail et les lieux de communauté.




Les différentes carrières de pierres, impressionnantes, ont été les premières sources de travail pour les habitants d'Akamasoa. Ils ont ainsi pu bâtir leurs maisons, des écoles, des dispensaires et les routes pavées conduisant à leurs villages.



Les sources d'activités ont ensuite été diversifiées et nous avons en particulier pu visiter la menuiserie, dont le travail du bois est remarquable.



Akamasoa est aujourd’hui un modèle pour des milliers de projets de développement dans le monde, et avoir la chance de découvrir cette ONG en présence de son fondateur était une grande joie ! Le Père Pedro avec qui nous avons pu discuter d'Ecoles du Monde (qu'il connaît bien), nous a même laissé une très jolie dédicace.


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Le lendemain, nous avons fouillé dans nos valises pour trouver nos tenues les plus acceptables: direction le Palais Présidentiel, à 15 kilomètres au Sud de Tana, en taxi 4L!

Nous avons eu l’honneur d'y rencontrer le Président de la République Malgache, sa Directrice de Cabinet et son Secrétaire Général, et d'échanger avec eux sur notre projet à Madagascar et l'ONG Ecoles du Monde.



Andry Rajoelina, élu à l’élection présidentielle de 2018, a pris ses fonctions en janvier 2019. Chef d’entreprise, il a été maire d'Antananarivo entre 2007 et 2009 et a mené le mouvement de contestation aboutissant à la crise politique de 2009, à la suite de laquelle il a occupé une première fois la fonction de chef d’Etat jusqu'en 2014.

Nous vous en dirons un peu plus sur l’histoire de Madagascar au cours de l’année.



***


Le vendredi, nous avons visité l’exposition inaugurale de la galerie Hakanto Contemporary, un projet artistique qui a été lancé récemment par le Fonds de dotation HY. Ce fonds de dotation dépend du groupe Filatex, un grand groupe malgache qui soutient Ecoles du Monde pour la construction d’un collège de brousse.


La galerie Hakanto Contemporary s’est donné pour but de promouvoir le développement de l’Art et de la Culture malgaches en offrant un lieu d’exposition et de création aux artistes malgaches de tout horizon et en les confrontant à des artistes internationaux. C’est ainsi que l’exposition inaugurale mélange astucieusement musique, artisanat, photographie, littérature, vidéos, sur le thème « Ici, nous portons tous les rêves du monde ». Une jolie entrée en matière pour cette année…


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Notre semaine à Tana s’est achevée en beauté avec une journée dédiée à la reforestation !



En effet, nous nous sommes joints à un événement du groupe Tecma dédié à la sauvegarde de l’environnement. 500 arbres d’espèces variées ont ainsi été plantés à la lisière de Tana: un joli moment de partage!



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En conclusion, une très belle première semaine à Tana en compagnie de la famille de Marc pour commencer notre aventure à Madagascar ! C'était avant le Coronavirus...depuis les choses ont changé...mais ce sera l'objet d'une autre newsletter.


A très bientôt donc. Dans notre prochaine newsletter, nous rentrerons dans les détails concrets de notre mission humanitaire ici, au sein d'Ecoles du Monde, dans la région de Majunga.


Les Rama

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